Joie de Pâques
En ces temps que nous vivons, avec Pâques au bout de ce carême si particulier, comment ne pas penser aux disciples d’Emmaüs? Déçus, dépités, ils s’en retournent chez eux après « les événements de ces jours-ci » nous dit St Luc (chap 24, v.13 et suivants).
« Jésus lui-même s’approcha et Il marchait avec eux ».
La situation actuelle nous emmènerait facilement vers un certain défaitisme, un relâchement dans notre vie de foi. Quand les rendez-vous habituels ne sont plus possible, à quoi bon… Et, puis, c’est difficile tout seul ou juste entre quelques-uns… Nous prenons alors conscience de l’importance de la vie communautaire pour soutenir et animer notre vie de foi.
Pouvons-nous faire ce temps un chemin de renouveau, une belle occasion de sentir que dans notre marche vers Pâques, Jésus est là, à nos côtés et nous « ne le reconnaissons pas ». Cette année, Il s’invite dans nos vies d’une façon toute particulière. Serait-ce une chance pour mieux appréhender ce qui est le fondement et l’essentiel de notre foi?
Parmi les pèlerins de Terre Sainte, j’ai eût la chance de pénétrer dans ce tombeau vide, alors, j’ai compris à cet instant combien il était habité de la présence de Jésus.
Cette présence, depuis, habite chacun, chaque homme, chaque église qui semble vide aujourd’hui, chaque rue, chaque village si peu animés.
Et si nous sommes touché personnellement par cette présence, nous sommes appelés à nous faire témoins pour les autres de sa présence. Mais comment alors?
Nous sommes habitués à l’activité (voire la sur-activité) comme pour nous rassurer; nous sommes invités à l’engagement envers les autres comme pour nous justifier; nous sommes appelés à la créativité comme vecteur de témoignage de notre foi et cela est bon. Mais aujourd’hui, non plus présent aux autres mais rendre les autres et l’Autre présents en mon cœur, en ma prière, en ma solitude.
Je garde l’image de cette grand-mère qui regardait le feu pendant des heures sans envoyer de selfies à ses copines.
A chacun de trouver, selon ces conditions de vie, des moyens pour vivre cette communion différente entre nous.
Pâques va bientôt éclaté dans toute sa splendeur, la nature nous le rappelle: « C’est vrai, le Seigneur est ressuscité! »
Puissions-nous avoir le cœur aussi brulant que les pèlerins d’Emmaüs: Il est là présent à nos côtés, sachons le reconnaître.
Pierre-Yves, diacre permanent.
