« Au milieu de la nuit, un cri s’est fait entendre : Voici l’époux qui vient ! Venez à sa rencontre. » Mt 25,6

Le chemin de carême commencé dans la cendre par l’imposition sur notre front de ces résidus de rameaux morts, signe de pénitence, s’achève dans la lumière virevoltante du feu nouveau de la nuit de Pâques. Entre les deux, pendant 40 jours,
nous avons tenté avec toute l’Église de vivre au milieu d’un monde, qui vibre d’une actualité souvent inquiétante, ce long chemin de conversion pour revenir à Jésus. Voici qu’il vient maintenant dans la gloire de sa résurrection. Peut-être que certains s’interrogent : ai-je vraiment assez préparé mon cœur ? Ne vais-je pas cette année encore passer à côté de la joie de Pâques ? C’est pour vous que je voudrais partager ce très beau texte de Saint Jean-Chrysostome (Patriarche de Constantinople entre 397 et 403). Qu’il soit votre consolation et votre joie !

«Que tous ceux qui cherchent Dieu et qui aiment le Seigneur viennent goûter la beauté et la lumière de cette fête ! Que tout serviteur fidèle entre avec allégresse dans la joie de son maître ! Que celui qui a porté le poids du jeûne vienne maintenant recevoir le denier promis ! Que celui qui a travaillé dès la première heure reçoive aujourd’hui son juste
salaire ; quelqu’un est-il venu à la troisième heure ? Qu’il célèbre cette fête dans l’action de grâce ! Que celui qui est arrivé seulement à la sixième heure soit sans crainte : il ne lui manquera rien.

S’il en est un qui a attendu jusqu’à la neuvième heure, qu’il s’approche sans hésitation. Et même s’il en est un qui a traîné jusqu’à la onzième heure, qu’il n’ait pas peur d’être en retard ! Car le Seigneur est généreux : il reçoit le dernier aussi bien que le premier ; il accorde son repos à celui qui s’est mis au travail en fin de journée comme à celui qui a peiné tout le jour. Au dernier il fait grâce, et il comble le premier ; à celui-ci il donne, à celui- là il fait miséricorde. Il reçoit le travail et il accueille avec amour le désir de bien faire ; il reconnaît le prix de l’action mais il connaît la vérité de l’intention. Aussi bien, entrez tous dans la joie de votre Seigneur ! Et les premiers et les seconds, soyez comblés. Riches et
pauvres, communiez dans la joie.

Avez-vous été généreux ou paresseux ? Célébrez ce jour ! Vous qui avez jeûné et vous qui n’avez pas jeûné, aujourd’hui réjouissez-vous ! La table du festin est chargée : goûtez-en tous sans l’ombre d’une réticence. Le veau gras a été préparé : que personne ne reste sur sa faim. Venez tous goûter au banquet de la foi ; venez tous puiser aux richesses de la
miséricorde. Que personne ne gémisse sur sa pauvreté car à tous le royaume est ouvert. Que personne ne s’afflige à cause de ses péchés puisque le pardon a jailli du tombeau. Que personne n’ait peur de la mort : la mort du Sauveur nous en a délivrés. Oui, il l’a écrasée au moment même où elle l’enchaînait ; il a désarmé l’enfer, celui qui est descendu dans nos enfers ! Il l’a jeté dans l’effroi pour avoir touché à sa chair. Cela Isaïe l’avait prédit : “L’enfer dans ses profondeurs frémit à ton approche”. Il a été frappé d’effroi parce qu’il a été réduit à rien ; il a été frappé d’effroi parce qu’il a été joué. Il a été frappé d’effroi parce qu’il a été anéanti. Il avait saisi un corps et il s’est trouvé devant un Dieu ; il avait pris de la terre, et il a rencontré le ciel ; il s’était emparé de ce qui était visible et il est tombé à cause de l’invisible.

Mort, où est ta victoire ? Où est-il, ô mort, ton aiguillon ?” Christ est ressuscité et te voici terrassée. Christ est ressuscité et le prince de ce monde a été jeté dehors. Christ est ressuscité et les anges sont dans l’allégresse. Christ est ressuscité et il n’y a plus personne dans les tombeaux. Oui, Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis. À lui la gloire et la puissance, dans les siècles des siècles ! »

JOYEUSE ET SAINTE FÊTE DE PÂQUES À TOUS !!! Père Hervé Godin, curé