Un peu comme au scrabble, ce jeu où il faut trouver le meilleur mot composé à partir des lettres tirées dans le désordre, la paroisse va aborder un changement. Le curé, et accessoirement le vicaire, vont être remplacés par un nouveau curé. Que peut-on tirer de ce « changement » ? En 9 lettres, je ne trouve que « échangent ».
En 8 lettres, on a beaucoup de choix, entre « méchante », « menacent », « éméchant », « encagent », « tangence », « changent », « ménagent », « agencent », ou « enchante ». Vous avez compris : chaque changement est une petite crise d’où il peut sortir le moins bon ou le meilleur, d’où il peut sortir « enchante ». Pour traverser spirituellement un changement, demandons au Seigneur quelle est sa volonté sur cet évènement, à partir des éléments dont nous disposons, comme autant de lettres à aligner pour qu’elles prennent du sens. Ce bon sens que nous inspire l’Esprit Saint. C’est comme cela que j’ai réfléchi et prié avant d’accepter ma nomination surprise à N.-D. de Nantes et à la prison. En faisant mémoire des expériences qui ont tissé ma vie, pour y voir briller quelques lumières lors d’une brève retraite, où ma nouvelle nomination trouverait un sens évangélique. De même, il faut recevoir déjà dans notre prière le nouveau curé donné par le Seigneur, pour rassembler autour de Lui tous les éléments qui composent la paroisse. Sinon, sans le Dieu vivant, on retrouverait toujours le paganisme, qui se caractérise par l’éternel retour des mêmes histoires. La roue tourne, mais pour ramener toujours à l’origine. On avance, mais dans le mur : « on a toujours fait comme cela… » Au contraire, on s’extrait de ce cycle sans espérance en mourant à sa volonté propre et en vivant avec Jésus, cherchant quelle est Sa volonté au creux de chaque crise. Chaque changement – et il faudrait presque se réjouir qu’ils se multiplient – est l’occasion de choisir à nouveau Jésus. Seul le Christ, toujours neuf parce que toujours vivant, ne change pas. On reconnaît Sa volonté à sa façon de faire, à Son style évangélique habituel, bien que d’une nouveauté toujours surprenante. En 4 lettres, on aurait aussi : « Amen ».

père Dominique REDOULEZ, vicaire